*Les membres du Chant de Guerre étaient tous rassemblés à la taverne d'Amakna autour de bonnes chopes de bière lorsque la porte s'ouvrit tout à coup, laissant entrer un homme de grande corpulence, essoufflé et en sueur. Il était vêtu d'un tablier blanc qui lui descendait jusqu'aux pieds, d'un pantalon classique en lin et d'une chemise qui semblait aussi transparente que de la bave de Bouftou à cause de la transpiration qui l'imbibait. L'homme se précipita vers Arthalis, l'empoigna par l'épaule et cria : 
 "- Oh toi, toi ! Je te reconnais ! Il me semble t'avoir vu des années de cela près du château d'Amakna, où tu avais assisté à la malheureuse évasion du démon Uk'Not'Allag !"
Puis il se tourna vers le reste des membres qui le regardaient, comme Arthalis lui-même, médusés et étonnés. Alors l'épaule déchiquetée d'Arthalis fut lâchée par la grosse main de l'homme au tablier, et celui-ci se présenta : 
 "- Euh, bonjour à tous... et à toutes... même si je vois que la cratte de l'autre bout de la table dort déjà... Bon, je vais me présenter donc... Je me nomme Kelog Korlflex et... Et j'ai un problème !
Bon, je vais vous expliquer calmement... Serveur, une bière s'il vous plaît !"
Le tavernier, non sans lui jeter un regard sombre, lui posa brusquement  sa chope de bière devant lui et prit les quelques kamas que lui tendait le client.
 "- Voilà, ce matin je suis allé, comme d'habitude, voir Fig'Urine pour récupérer ma commande de fèves... En effet, c'est une idée d'innovation que j'ai eue cette année : je glisse une petite statuette représentant un animal du Monde des Douze dans chaque galette, de sorte que les clients en font la collection. De ce fait, j'ai remarqué une réelle augmentation de mes ventes de galettes des Wa Mages. Mais peut-être ne savez-vous pas d'où proviennent ces célèbres galettes, qui régalent le roi Allister et sa cour tout le mois de janvier ?
- Hum merci, nous connaissons déjà les galettes, s'exclama Kwis-cats du tac au tac, ou plutôt du pile au face.
- Très bien, donc, je vais vous présenter  l'idée des fèves dans ce cas, n'est-ce pas ?
-...
- Je prends cela pour un oui ! Je disais donc que ces fèves sont ajoutées dans la pâte de la galette avant la cuisson. Puisqu'elles sont faîtes d'ivoire de Dragon Cochon, vous vous doutez bien qu'elles sont de qualité et qu'elles ne brûlent pas... Elles sont sculptées dans l'Ivoire puis leur forme est perfectionnée par un professionnel du bricolage dont je ne donnerai pas le nom, secret de métier... Elles prennent ensuite toutes leurs couleurs aux différents villages de l'île de Pandala. À chaque village sa couleur ! Pour Feudala, le rouge; Airdala, le jaune, Terdala le vert et Aquadala le bleu.
Puis, les fèves sont amenées à la boutique de Fig'Urine où certains boulangers et moi les achetons. 
Mais quelle ne fut pas notre surprise ce matin lorsqu'en arrivant, nous avons vu Fig'Urine assis sur les marches de son magasin, la tête plongée entre ses mains ! Le verrou de la porte avait été forcé, les fenêtres brisées, les fèves, volées... Seule une seule collection a été oubliée : une collection de rare beauté représentant des Crocodailles dans toute leur splendeur et leur grossièreté à la fois. Mais ce n'est pas suffisant !
Si nous voulons régaler les nobles de la cour et les époustoufler avec nos surprises, nous avons besoin de retrouver les voleurs ! Qui plus est, comment Fig'Urine peut-il à présent nourrir sa famille ? Oui, il faut trouver une solution, et vite. Et nous avons besoin de vous, fiers aventuriers !
Si vous nous aidez, je vous donnerai peut-être une ou deux recettes secrètes..."*

Essayant difficilement d'expliquer les ficelles de l'élevage de dragodinde à Night, ce fut avec stupeur que cet étrange personnage sorti de nul-part me tira de mes explications. Au vu de son tablier blanc, quoique parsemé de taches brunes, de sa robustesse, et de l'odeur fétide et rance qu'il dégageait, ça ne pouvait être qu'un de ces boulangers... Étant à côté d'Arthalis, je fut éclaboussé par quelques postillons lorsque le boulanger tenta de baragouiner quelques mots dans sa barbe de 5 mois ; après avoir déblatéré son discours le boulanger Kelog Korflex, comme pour lui donner plus de force, tapa du poing sur la table juste à côté de moi, rapprochant par la même occasion ses aisselles à moins de 5 pouces de mon nez. J'ai bien crû ne pas en réchapper... Quoi qu'il en soit, ce Kelog Korflex avait un problème, et nous nous devions... de l'aider !
Après quelques regards et hochements de têtes entre mes camarades et moi, je lui déclara :

« Mon brave, quelle touchante histoire... vous m'en voyez attristé pour ce pauvre Fig'Urine. Prenez donc un tabouret et dites nous-en plus.»

Il alla chercher un vieux tabouret en frêne, qui aurait surement préféré pour ses vieux jours les fines jambes d'une eniripsa à l'imposant séant qui l'attendait. Il se rangea entre moi et Night et lança une autre commande au tavernier :

« S'il vous plaît ! Amenez nous donc d'quoi rafraichir c'monde là ! »

Puis, s'adressant aux aventuriers :

« Bon bon bon, on a du pain sur la planche comme dirait l'autre ! MOUAHAHAHA ... Humour de boulanger ! »

Commençant à regretter mon choix, je renchéri :

« Moui, très amusant, les faits, arrivez-en aux faits s'il vous plaît ; avez-vous des indices concernant ce vol ? »

« Ho ben c't'à dire que mon pauv' ami Fig'Urine était complètement ébranlé ce matin, je n'ai pas pu en tirer grand chose, je sais tout simplement q'sa pauv' maison s'est trouvée dépouillée des précieuses figurine... Par cont', en fouinant un peu, j'ai trouvé ça accroché aux carreaux brisés. »

Le boulanger sortit un morceau d'étoffe à moitié déchiré de sa poche et le déposa sur la table. Nous nous penchâmes alors tous en même temps sur l'objet non identifié. Le serveur arriva avec nos boissons.

J'étais en train de répondre mentalement à mon anneau démoniaque lorsque je vis un homme rentrer précipitamment dans la taverne. Je me levai aussitôt et sortis deux dagues dissimulées dans mes manches, ouvrant ma bouche et révélant mes dents de Vampyre. Ce n'était qu'un boulanger, et qui plus est il était déjà près d'Arthalis, tentant de lui parler de l'évasion du démon Uk'Not'Allag de laquelle je savais beaucoup plus que quiconque dans la pièce.
Puis l'homme expliqua son problème dont je me fichais effroyablement. J'hésitais entre le tuer brièvement ou le mordre à la nuque pour lui sucer son sang et petit à petit lui faire perdre connaissance lorsque j'entendis le nom de Fig'Urine. Je connaissais déjà les voleurs, et je savais déjà quelle serait la partie suivante de leur plan, pour l'zvoir moi-même entendue et organisée.
Ces imbéciles avaient été incapables d'élaborer un plan correct, je leur avais donc donné le "fil conducteur" de la démarche à suivre. En contrepartie, un revenu de 40 pourcents du gain serait versé à ma cité, la Cité Sombre.
J'esquissai un sourire en pensant que décidément, ils n'y étaient pas allés de main morte, mais je l'effaçai rapidement en remarquant que Sibelius m'observait du coin de l'oeil.
Il fallait être prudent, les voleurs avaient peut-être malencontreusement laissé quelque chose de compromettant. Il fallait détruire tout indice qui puisse mettre quiconque sur la voie, aussi lançai-je aux autres :
"- Il n'y a pas de temps à perdre. Allons voir."

"- Le choix est difficile, dis-je avec un ton ironique, soit aller visiter une boutique pillée, aux fenêtres cassées, faisant penser à la demeure de la belle-mère de Night, soit rester ici, dans la célèbre taverne d'Amakna, à siroter la au moins si célèbre bière d'Amakna, une des meilleures bières du Monde des Douze ?! Bon, voyons ce que le destin me réserve, voyons cela au pile ou face; face, je reste, pile, je viens."
Je lançai la pièce, celle-ci retomba sur la table, sur pile, à mon grand désarroi. Discrètement, je retournai la pièce, et annonçai : "FACE !! Je reste ici." Mais voyant le regard noir que me tirait le boulanger, je changeai d'avis.

"- Je pars devant, où se situe la boutique de ce Fig'Urine, Monsieur Korflex ?
- Vous la trouv'rez quelques kamamètres au sud de l'épic'rie d'la place.
- Ah oui, la nouvelle boutique de la place, "Au Fig' Arro" ? J'en ai entendu parler. Je pars de suite."

*Sibelius m'apprenais à gérer et appendre comment faire naître de petites dindes quand ce boulanger fit irruption dans notre taverne : le QG ayant été fermé et la maison d'Arthalis étant en mauvais état (bien sur, ce n'est pas de ma faute...), nous avons dû nous rabattre sur cette taverne d'Amakna.*

"Mais monsieur le boubou...euh...langer, pouvez-nous nous montrez ce fèves qui ont survécus au vol ?"

Le boulanger me regarda d'un œil noir, fixa du regard Lead-demon et se pencha vers Sib et moi pour nous chuchoter :

"Le gars, là-bas, celui qui se fait passer pour votre ami, je le sens pas. Sa tenue, son air démoniaque et... son anneau... C'est un sale type de la cité noire. Et regarder-moi sa cape. La même couleur que... ah mais oui ! C'est le même tissu que les gars de la cité noire ! Faites quelque chose !"

J'étais déboussolé. A partir de ce moment, je vis Kwis jouer à pile ou face, discuter avec le boulanger, et partir brusquement de la taverne. Que faire ?

Nous n'étions plus que quelques uns dans la taverne. Le boulanger semblait préoccupé vis à vis de Lead. En effet j'avais moi même des doutes, comment l'étoffe qu'avait récupéré le boulanger avait pu se consommer en un instant au contact de la bougie du serveur ? Et pourquoi ce serveur était-il tombé, lui pourtant si habile depuis les années que je le côtoie... Tant de questions se posaient, le boulanger vînt me tirer des mes pensées :

« Bon les bonhommes, moi tout c'que j'veux c'est aider mon pauv' amis, et mon instinct m'dit que vot' chef Lead-Demon est maléfique ; vous devriez vous méfiez ! »

« Bien que nous ayons surmonté moult défis avec Lead, je ne peux m'empêcher, comme vous, d'avoir quelques doutes le concernant. » Répondis-je.

Je regardai Night, ce dernier me renvoya un regard similaire, emplie d'incertitude et de méfiance envers notre meneur. Sur ce je ne réfléchis point un instant :

« Night ! Nous devons faire quelque chose, s'il s'avère que Lead trempe dans cette affaire, nous devons garder un œil sur lui ! Aller Night, pas le temps réfléchir, on fonce, j'ai Kalevala ma plus rapide dragodinde, elle saura nous porter chez Fig'Urine avant Lead, enfin je l'espère... »

Sur ce, je tirai Night du poing hors de la taverne et le fît monter derrière moi sur Kalevala. Il y a biens des choses que je redoutais en empruntant ce chemin, mais qu'importe, Lead nous devait quelques explications...

« Aller Huuuu ! Kalevala, montre leur ce que tu vaut ma belle ! »

Et les deux compagnons s'en allèrent dans un nuage de poussière laissant la taverne inerte.

Je détruisais les derniers indices compromettants lorsque j'entendis des bruits de cavalcade. 2 minutes avant, je sortais de la taverne, et j'avais parcouru en ces deux minutes la même distance que Sibelius sur sa dragodinde en une demi-heure, grâce à mes vortex. Je vis du coin de l'oeil que Night-Shadow accompagnait l'Osamodas, et je m'appuyai tranquillement sur un des murs de la boutique, avec un sourire goguenard.
" Tu devrais te demander si ta dinde est si rapide que cela, maître éleveur, lui lançai-je, moqueur."
À la stupéfaction dont fut empli son visage en me voyant déjà arrivé, qui plus est sans monture, je vis que j'avais frappé juste.
" Je ne suis pas sûr qu'il reste quoi que ce soit d'intéressant ici... Mais si vous tenez à perdre votre temps, je ne vous y oblige pas... Sur ce, j'ai bien d'autres...occupations maintenant, à la revoyure..."
En effet, mon anneau sanguinaire venait de m'apprendre qu'une autre Shushu de Rushu avait été trouvée, aussi j'avais hâte d'exterminer son propriétaire pour la récupérer, rejoindre mon unique maître dans sa dimension pour la lui remettre. De plus, l'anneau semblait avoir très soif, et je peinais à cacher également mon envie de sang devant ces deux proies qui auraient pourtant été si faciles à abattre...
Je fis mine de partir vers les buissons.
Peu après, je formais mon vortex lorsque j'entendis Sibelius me chercher et je le sentis venir vers moi. Je me glissai dans mon vortex avant qu'il ne me retrouve et refermait immédiatement ce portail spatio-temporel.

Je venais à peine de comprendre ce qui c'était passé. Lead et Sibelius avaient disparu ! Où ? Je ne le sais pas. J'étais seul, avec Kalevala, la monture de Sib. Devant une maison dévastée qui contenait autrefois des fèves d'un artisan célèbre. Des vitres brisées. Je fis entrer Kalevala dans la maison : il commençait à pleuvoir et la nuit montrait son visage. Bientôt il ferait noir, noir comme Brakmar. Lead allait avoir d'immenses pouvoirs à ce moment, je le savais. Espérons que Sibelius s'en sortira...

Après que Lead se soit esquissé de la Maison de Fig'Urine, je me suis immédiatement mis à sa poursuite, je sentais au plus profond de moi que je devais le retrouver, quelque chose était sur le point de se produire, mais quoi... Après une heure de course effrénée, la nuit commençait à tomber et je regretta ma Kalevala, pourquoi ne l'ai-je pas monté ! suis-je donc si idiot... Mais je gardais espoir, quelques aubergistes et passants m'ont confirmé la description d'un iop sombre courant vers le Sud.
J'étais maintenant devant la fameuse forêt maléfique. Forêt qui, même avant que j'y pénètre, m'oppressais par un sentiment que je ne saurais décrire, de lointains hurlements me donnèrent quelques frissons. La brume commençait à tomber sur la forêt, on n'y voyait rien à 50 toises. C'est alors, que décidé à entrer en ce lieu maléfique, je tombai sur un curieux personnage :

« Bha alors... KARN !... bonhomme t'as perdu ton chemin ?! La taverne des porkass pics c'est sur la droite, si tu marche vite... KARN !... tu pourras peut-être y arriver avant qu'il fasse nuit noire ! »

« Heu vous allez bien mon brave ? en tout cas vous n'y êtes pas... je dois... je dois entrer dans cette forêt, j'ai une affaire urgente à régler ! »

« Entrer dans la forêt ? à cette heure-ci ! Serais-tu ...KARN !... suicidaire ?! Il n'y a que mort et désolation à l'intérieur, de plus, la nuit on dit que les ...KARN !... morts reviennent à la vie, ça grouille de chafers ! »

Manifestement, cet homme là avait un problème avec les Karnes...

« Qu'importe, je me passerai de votre bénédiction, j'ai à faire dans cette forêt ! »

« Ho mais calmez vous ...KARN !... En tant que gardien de l'entrée, vous devez me payer une taxe ! Je ne demande que deux ongles de... KARN ! KARN ! KARN ! ... ah... veuillez m'excusez mais je suis passioné par ces créatures, j'en collectionne les ongles depuis mes 15 ans, après je les nettoie avec ma langue pour bien les faire lustrer et ensuite je... »

« Ho ! Passez-moi les détails, je vous en conjure ! Deux ongles de Karnes vous dîtes ? Ceux de Lead devraient faire l'affaire... » Ah quelle délicieuse rigolade intérieure me permis-je à ce moment là... « Tenez, prenez-les je n'ai pas le temps de vous dire comment je les ai obtenu, que les dieux vous garde mon brave ! »

« Des ongles de première qualité merci merci merci... KARN !... Huuuuu »

Le gardien s'en alla, sautillant, fier de son butin, probablement vers sa cabane d'ermite sauvage... Quant à moi, je me tenais là, face à l'immense obscurité, et dans une détermination peu à peu rongée par la peur, m’enfonça dans la forêt maudite...

Après avoir fait un détour au temple du grand Écaflip, j'arrivai enfin à la boutique. Bien qu'il faisait sombre, je vis Night-Shadow ; il semblait confus. C'est alors qu'un tofu messager arriva. Je pris le parchemin que le volatile tenait dans son bec, et je me mis à le lire.


Après ma lecture, je déchirai la feuille et donnai les morceaux à manger à un bouftou qui passait par là, et j'offris un pourboire de quelques graines de sésame à l'oiseau facteur. Puis, je demandai à Night ce qu'il s'était passé.

Kwis arrivait une ou deux heures plus tard, la pluie tombait toujours aussi fortement et le pauvre écaflip était mouillé. Il me regarda d'un sombre œil en m'indiquant qu'il avait une lettre dans sa main. Je me retournai donc pour le laisser lire : je savais que ce qu'il avait était... confidentielle. Pendant ce temps je discutais avec Kalevala en faisant des "UUH GRRR BRR KIKOOKIKOOKIKOOOO !". Kalevala me regarda avec de gros yeux et s'en alla... Toujours aussi stupides, ces bêtes...

Kwis se retourna enfin puis vint me dire :

"Désolé, c'était un message de Bonta... confidentielle qu'on dit !"

"Oui, c'est vrai que tu es haut-placé dans le sénat de Bonta..."

"Et il s'est passé quoi ici ?"

"Et bien Sib et moi on a galoppé jusqu'à ici, la dinde a fait "UUUUH !", Lead nous a agressé avec des "GRRR", puis il a fait "VOUIIIIH !" jusqu'à un bosquet et puis il s'est "VLAP !" dans un portail interdimensionnel. Sib est à sa recherche mais il pleut "PCHI PCHI PCHI" beaucoup, et je suis ici avec toi dans cette maison qui fait "GRRRT GRRRT" et qui grince ! Et aussi tu... bah tu... dors."

Voyant que Kwis dormait, je m'allongeais contre un mur pour passer une bonne nuit... QUAND SOUDAIN...

Quand soudain...

"Je suis la galette, la galetteuh ! Je suis faite avec le blé ! Ramassée dans le grenier ! On m’a mise à refroidir, mais j’ai mieux aimé courir ! Attrape-moi si tu peux…"

Arthalis venait de passer avec une énorme galette qu'il faisait rouler devant lui, tout en chantant.

Réveillé en sursaut par le bruit de cet imbécile d'Arthalis, je vis ce dernier courir avec une galette, quand tout d'un coup, un wabbit intercepta la galette et
cria :

"- Galette, galette, je vais te mangew."

"Un wabbit à Amakna, et qui parle en plus de cela, pensais-je, c'est stupéfiant !"

Encore plus étrange, le wabbit se transforma en un milimulou.

"- Galette, galette, je vais te manger, dit le milimulou."

"Mais que m'arrive-t-il ?! songeais-je, je deviens fou."

Il s'avérait juste que mon réveil brutal m'avait joué des tours, il n'y avait aucun animal dans les parages. Par contre, Arthalis était, lui, bien présent... malheureusement. J'appelai le iop et lui expliquai brièvement ce qu'il s'était produit pendant son absence. Mais ce qui me mit rapidement à bout de nerfs, c'est la chanson - digne de Francisque Kabroule, avouons-le - qu'il chantait depuis son arrivée, et qu'il répétait sans cesse. Au bout d'un moment, énervé comme à la vue d'herbe à chacha, je ne pus m'empêcher d'attraper sa galette et de la faire percuter la petite tête du iop.

QUAND SOUDAIN...

C'était un cauchemar, un cauchemar terrible. Il y avait des chafers qui accompagnaient Lead. Des fantassins, des blindés et surtout des archers. Ils attendaient tous dans les arbres, y compris Lead. Sib marchait sur la route, le regard fixé sur le sentier. Il ne sentait pas cette embuscade... Les chafers archers bandaient leur arc d'une flèche empoisonnée... qu'ils relâchèrent ! Puis une vingtaine de plante vinrent se figer dans Sib, qui criait, agonisant sur le sol...

Je me réveillais et je vus Kwis, avec les yeux d'un chacha à qui on a tiré du sommeil. Il ramassa une galette dans les mains d'un iop puis la balança sur la tête du pauvre guerrier. Quelle surprise ce fut quand je découvris que ce iop était Artha ! On riait tous dans l'insouciance ! Mais... j'espère que ce cauchemar ne devienne réalité...

Aïe ! Je vais t’aplatir la tête maudit Ecaflip, ça fera une galette ! Et je la ferais rouler ! Et je la découperais ! Et je la mangerais !
Arthalis attrapa Kwis au cou et essaya de lui arracher la tête.

Voyant le iop tout près de moi, je sortis mes griffes et m'apprêtai à griffer violemment Arthalis, quand je me souvenus qu'il fallait plutôt retrouver Sibelius et Lead-Demon que de se battre pour des idioties.

"- Il faudrait peut-être que l'on parte à la recherche de Sibelius et de Lead, non ?"

Cela faisait maintenant des heures que j'errais dans ce maudit labyrinthe, la brume épaisse qui recouvrait les lieux m'empêchait de voir à plus de cinq toises. De temps en temps je tombais nez à nez avec quelques hideux squelettes, mais ce n'est pas de ces tas d'os répugnants que j'avais le plus peur, non... Non, c'était des tofus maléfiques ! Depuis ma naissance j'ai toujours eu peur de ces bestioles, regardez moi un peu ces petites pattes ridicules, son air patibulaire et ses gros yeux verts, comment ne pas être effrayé face à cette abomination de la nature ! Il fallait que je me calme, dès que j'entendais leur petit cris strident ressemblant à une porte mal huilée que l'on ferait sortir de ses gonds, mon palpitant atteignait des vitesses folles, je suais à grande gouttes malgré la fraîcheur de la nuit, ce qui, en soit, était plutôt désagréable.
Alors, lorsque j'eus l'impression de m'être totalement perdu dans ce dédale hanté, j'entendis le son de voix humaines, oui, et pas n'importe lesquelles : dans une trouée dégagée, éclairée au clair de lune, je pouvais apercevoir deux iop, un monté sur une karne, il ne pouvait s'agir que du grand, du maléfique, du fourbe, du malin, du démoniaque, du méphistophélique Dark Vlad ! Celui conté dans les vieux grimoires, les contes et légendes d'outre temps ! Je n'en revenais pas... Et l'autre iop n'a fait que confirmer ce que mon instinct m'avais susurré : Lead, notre cher meneur complotant avec le Dark Vlad.
Mais soudainement, je senti une présence derrière moi, quelque chose d’extrêmement dérangeant, je n'eus même pas le temps de me retourner que...

Dans le vortex, je sentis très bien l'intrusion de l'Osamodas, bien que le voyage n'ait duré qu'à peine quelques secondes. C'est pour cela que je divisai le vortex en deux : l'un me mènerait devant mon cher allié le Dark Vlad avec qui j'avais à discuter de notre tactique de guerre, et l'autre devant le labyrinthe du Dark Vlad, ce qui nous laisserait largement assez de temps avant que Sibelius n'arrive.
J'étais fort mécontent du Dark Vlad : ses tofus maléfiques et ses chafers faisaient de piètres espions, tandis que les miens faisaient tout le travail.
Je le menaçai de le réduire en cendre, et celui-ci me suppliait de lui laisser une dernière chance lorsque je sentis une présence quelque part autour. Je fis taire mon disciple d'un geste de la main et scrutai les environs. Mon anneau résuma mes pensées : "Tiens, Sibelius est assez rapide... Ce n'est pas comme sa dinde...".
- Entre donc, Sibelius.
Je sentis l'Osamodas se retourner pour fuir, comprenant qu'il était découvert, mais la force que je mis en exergue derrière lui le propulsa à mes pieds.
- Allons, Sibelius... Tu m'espionnes ? Sais-tu que ce sont de vilaines manières que d'écouter parler un démon ? Et sais-tu aussi de quoi cela est puni ? De mort, Sibelius. De mort.
Mes yeux rouges étincelèrent un moment à l'évocation de cette Mort que je servais tant.
- Mais écoute-moi, Sibelius... J'ai d'autres projets pour toi... Je vais laisser mon anneau prendre le contrôle de ton être, et je vais le laisser s'amuser et se servir de toi à des fins diaboliques. Tout ce dont tu as toujours rêvé, n'est-ce pas, Sibelius ? lui expliquai-je, goguenard.
L'air de révolte dans les yeux du dragomaître m'emplit d'une joie mauvaise, et je me retournai pour ordonner à Dark Vlad d'aller chercher quelques chafers pour monter la garde. Quand je dirigeai à nouveau mon regard vers Sibelius, il courait vers la sortie. J'allumai un mur de feu tout autour de la place, histoire de nous isoler un peu.
Je le fis revenir vers moi, par lévitation puisqu'il ne semblait pas être très coopératif. Quelques dizaines de chafers firent irruption autour du mur de feu, pour monter la garde.
Alors, "l'opération commença". Sibelius cria de douleur à plusieurs reprises, tant il tentait de résister à l'anneau. Celui-ci finit par lui donner raison et s'empara totalement, je le devinai, de son esprit et de ses volontés. Alors j'effaçai la mémoire des évènements proches vécus par notre ami, et j'effaçai le mur de feu. J'indiquai à l'éleveur sous contrôle ce qu'il devrait faire au moment où je sentis arriver deux iops et un écaflip : Arthalis, Night-Shadow et Kwis-Cats. Je m'approchai du Dark Vlad, nous nous téléportâmes un peu plus loin, à l'abri du regard. Nous entendîmes les aventuriers massacrer les Chafers, hurler le nom de l'éleveur qui était affalé, épuisé, contre un mur. J'entendis leurs conversations par le biais de mon anneau qui restait dans ma manche. Sibelius semblait complètement converti par mon anneau, il leur dit qu'il ne se souvenait de rien, et ils repartirent ensemble... J'avais désormais un espion qui ne se doutait même pas de ce qui allait arriver grâce, ou à cause de lui...

J'observer, tapis dans l'ombre et depuis déjà quelques minutes, ce qui se passait sur cette place. Un sourire mesquin était clairement affiché sur mon visage, voir un être prendre le contrôle aussi facilement d'un autre être, c'était jouissif.

Mon sourire s'effaça malheureusement bien rapidement, déboulait face au "maître" 3 individus, dont 2 Iop. J'ai tout de suite eu un mouvement de recul, affreux, des Iop...

Mais lorsque la victime fût enrôlée par les 3 individus, j'eus décelé un léger sourire sur le visage de celui qui était depuis le début le maître des opérations. Me voilà rassuré. Si lui n'a pas peur, je ne vois pas pourquoi moi j'aurais peur.

« Hum, hum... peut-être pourrions-nous avoir une discussion ? »

Je sentis dès mon apparition que le maître était déboussolé, c'est peut-être la première fois que je le vois ainsi. A priori, il ne se doutait pas qu'un Mage Noir l'observait depuis qu'il se trouvait sur la place.

D'ailleurs, sentant son désarrois, je pris le pouvoir. Ne le laissant pas répondre, je commença à avouer la vérité: que je l'espionne, que j'ai tout vu, que je crois en lui, que je veux l'aider.

J'étais en position de force. Mon rôle d'espion et de mage me plaçait immédiatement en première ligne et sur la ligne de choix qui plus-est !

Après m'être assis par terre, en tailleur, regardant le représentant du côté obscure d'en bas, je ne pu m'empêcher de sourire en attendant sa réponse.

« Pense : Allons petit, choisis moi. »

Avec l'aide de Kwis, j'ai pu concocter 3 potions nous menant directement face au Dark-Vlad. Quelle grande surprise j'ai eu quand aperçue Lead enfiler un anneau à Sib derrière un mur de feu. C'est là qu' Artha bondit droit sur une troupe de chafers pour leur briser le crâne. Il en chopa et massacra huit ou neuf avant que Kwis et moi bondirent sur Lead et Dark.

J'aurais presque pu érafler Lead, quand il se téléporta avec son compagnon. Kwis et moi tombons par terre, effarés et surpris. Artha en avait fini avec les squelettes. Quand à Sib, il avait les yeux grands comme des oeufs de tofus et commença à crier avec une voie déformée :

"Qué faiteuh vous ? Vous... vous voulez... voler mon prrrrrécieux ? Ah ! Mon prrrrrécieux et moi ne sommeuh pas d'accorrrrrd ! Ah non ! Jamais !!!!!!"

Il choppa une de mes fioles que j'avais à ma ceinture et la buva : il s'était téléporté... dans l'antre du dragon cochon.

Effaré, c'était un bien petit mot pour décrire mon désarroi devant cette soudaine apparition. Je n'avais ressenti ses ondes que lorsqu'il l'avait décidé, il y a quelques instants. Je m'en imprégnai pour le localiser plus facilement dans l'avenir. Il se disait Mage Noir... S'il disait vrai, il pourrait être utile... Mais rien ne prouvait qu'il dit la vérité. Afin de vérifier cela, je lui demandai de créer un "Orage sombre". Cet orage me permettrait de mesurer son degré de puissance. Il faudrait d'ailleurs que je parle de lui à mon unique maître : Rushu. Heureusement que je bloquais mes pensées car il tentait de les deviner, et je luttai donc spirituellement. Je tins l'affrontement, et je lui déclarai donc :
"Je veux bien t'accepter dans nos rangs, Mage Sombre. Mais avant toute chose, prouve-moi que tu es bien celui que tu avances être. Déclenche un Orage sombre et tu auras ta place à mes côtés."

« Un orage sombre ? C'est une piètre demande que tu me fais là. »

Cette demande, bien que simple et concise, troublait le Mage Noir. Personne n'avait jamais osé lui demander des preuves, surtout lorsqu'il arrivait comme par magie et en démontrant en quelques secondes à peine l'étendu de ses pouvoirs. Le Mage Noir pensait qu'en montrant dès le début sa suprématie et sa force, le maître n'oserait pas lui demander des preuves.

Pourtant, et contraint d'afficher l'ampleur de ses dons, le Mage Noir s'exécuta. Non sans un sourire mesquin servant à la fois à montrer que cette orage était de la pure rigolade, mais servant également à masquer son angoisse face à la situation.

« Bon, bon, bon... Je n'ai pas la moindre idée du pourquoi du comment, m'enfin, si ça peut te contenter... Vois-tu, je suis plus attristé qu'autre chose face à cette demande. Je pensais avoir fait bonne impression dès mon arrivée. Mais bon, si tu veux du concret... en voilà !! »

Après avoir prononcer le dernier mot de sa phrase, le Mage Noir ferma les yeux et les rouvrit un instant plus tard. Ils étaient rouges sang et personne de sensé n'aurait eu la moindre envie de parler ou même de déranger d'une quelconque manière le Sram.

Petit à petit, et en même temps que l'orage apparaissait, les yeux du Mage redevenaient d'une couleur sombre, mais normal pour quelqu'un de son rang.

Comme si c'était une habitude pour lui, le Mage n'eut pas de problème pour reprendre ses esprits, il faut dire, qu'on avait pas eu l'impression qu'il les avait perdus.

« Voilà, content ? Maintenant que j'ai fais c'que tu voulais, et que je vais bientôt rentré dans ton groupe, peut-être serait-il temps de t'occuper de ta victime qui... ironie du sort, s'est envolé à coup de potion. »