Sibelius MJ
Athée Âge : 35 Origines : Peuple Lenald Compétences : Cuisine, bâton, susciter de la pitié Messages : 1083
| Sujet: [Évent continuel] L'Œil de Qlin 28.09.13 9:00 | |
| L'Œil de Qlin est un événement qui vous est proposé par l'ensemble de la Compagnie des Zindes, si vous avez déjà eu vent des « Énigmes de Maistre Karlghos » sachez que L'Œil de Qlin en est le remplaçant. Il est dit continuel car il restera sur le forum et continuera d'être actif tant qu'il y aura des participants pour le faire vivre et des Zindes pour l'animer. Notre optique est bien de proposer une distraction mêlant Rôle Play et culture IRL, le tout finalisé par une récompense sonnante et trébuchante pour les plus téméraires ; par ailleurs s'il se trouve des philanthropes parmi-vous, les dons sont bien entendu acceptés. Pour les amateurs de Rôle Play, nous commencerons par poser le contexte et l'intrigue de L'Œil de Qlin (I.) en nous intéressant par la suite au fonctionnement général de l'événement et les règles qui l'accompagnent (II.), et enfin nous vous proposerons un exemple afin de concrétiser la chose (III.). La Compagnie des Zindes vous souhaite donc une agréable lecture ! Qlin fait partie de la Compagnie des Zindes depuis environ trente ans, à l'époque c'était un jeune crâ qui croquait la vie à pleine dent. « À qui les bourses sont vides mais le cœur plein d'entrain fera un bon Zinde » disait un dicton de l'époque, et Qlin ne dérogeait pas à l'adage, ses maigres deniers ne lui permettaient que de vivoter. Alors il décida de s'enrôler dans la Compagnie, laissant sa vie de misère derrière lui, et les aventures truculentes en avant toute ! Si seulement il ne s'était pas bercé d'illusion... La Compagnie des Zindes comptait à l'époque nombre de soldats embarquant sur les bâtiments navals, défendant au péril de leur vie les convois commerciaux des forbans, pirates et autre faquins de bas étage. Le nouveau monde, les îles de l'Est attiraient en effet la convoitise des hommes peu vertueux, et ils n'hésitaient plus à passer à l'attaque, le sabre entre les dents, et le Rhum dans le nez. La Compagnie avait besoin de valeureux engagés qui pourraient en toute situation repousser les attaques ennemies, et être le dévot de la justice sur la Mer d'Asse. Le recrutement était sélectif, et même une fois entré dans la Compagnie, Qlin n'y était pas complètement intégré, il ne restait qu'une bleusaille peu estimée des autres Zindes. C'était à lui de montrer sa valeur et de prouver qu'il était digne de porter l'étendard de la clef d'or. Ses premières années furent les plus dures, s'occupant des tâches les plus ingrates, et des travaux les plus pénibles, il sua et cracha ses poumons moult fois. Mais cela ne faisait que le conforter dans son choix, et il savait qu'un jour il pourrait réaliser ses ambitions. Après une escarmouche sanglante sur l'Andéavour où des dizaines de Zindes succombèrent aux pirates de Barbe Anthracite, Qlin se distingua en sauvant ses frères d'arme grâce à sa vision éclairée : alors que la rage de l'affrontement faisait rage, il remarqua un récif et prit la barre du timonier afin d'y diriger le navire ennemi qui était arrimé à l'Andéavour. Le bâtiment de Barbe Anthracite s'y échoua dans un raclement sourd, ce qui suffit pour démoraliser les pirates et permettre aux Zindes de reprendre l'avantage. Après ce fait d'esprit, Qlin se vit accorder le respect des autres Zindes, et fut enfin promu au titre de Brigadier. Pour remercier ses facultés oculaires, il fut placé à la vigie. Ainsi, des années durant il s'occupa de scruter les cieux et de rester admiratif devant les paysages époustouflants qu'il avait l'occasion de contempler. Mais une nuit de grande tempête, où l'Andéavour tanguait tellement que l'équipage avait dû se délester des canons de peur qu'ils ne brisent la coque de l'intérieur, le grand mât se brisa et Qlin heurta le pont de pleine tête. Le malheureux s'en trouva inconscient le temps que l'Andéavour sorte de cette tempête et revienne au Quartier Général des Zindes, au château d'Amakna. En raison de son parcours exemplaire, il fut gardé en soins, le médecin lui prodiguant les soins lui permettant de ne pas mourir. Et il fut ainsi dans le coma 23 ans durant. 23 années durant lesquelles personne n'espérait plus qu'il ne revienne à lui, jusqu'à ce que pas plus tard qu'hier il se réveille de ses songes inextinguibles. Sa voix était frêle, mais son regard déterminé. Alors il s'empara de parchemins vierge et se mit à écrire. Il rédigea ainsi des dizaines et des dizaines de bribes toutes plus incompréhensibles les unes que les autres, certaines parlant de dialogues entre bûcherons, d'autre de cuisson de cawotte, ou bien encore de vieux journaux bontariens ; assemblés, ses textes n'avaient aucun sens. Néanmoins il persistait, clamant qu'il fallait trouver les clefs, qu'il y avait des indices, que cela était le passage vers une autre dimension. Tout le monde le prit bien évidemment pour un fou, prétextant que son coup sur la tête n'avait pas dû lui mettre les tiroirs dans le bon sens. Mais... toujours est-il que ces textes, il ne les a pas inventés... Par respect pour lui, la Compagnie des Zindes mit à disposition des Amaknéens lesdites fiches, avec une récompense à la clef pour ceux qui parviendraient à y trouver des références sorties d'une autre dimension... Personnes n'y croyait. Personne jusqu'à ce que... Il faut savoir que l'événement est un pied dans le Rôle Play et un pied dans l'IRL, ainsi l'intrigue que vous avez pu lire précédemment ne fait que planter le décor ; par souci technique, le reste ne sera plus totalement de nature Rôle Play étant donné que nous allons parler de références IRL. Le principe de L'Œil de Qlin est simple : nous mettons à disposition des participants (sur le forum officiel et JoL) un texte plus ou moins court de nature Rôle Play qui parlera d'une situation, d'un dialogue, d'une mise en scène, d'un discours, d'un récit, etc... Dans ce texte se seront immiscés des clins d'œil (c'est à ce moment que vous êtes censés opérer une profonde inspiration « Ohhhh » en comprenant enfin le jeu de mot Œil de Qlin) de nature IRL, que ce soient des situations de film, des répliques, des citations, des noms de tableau, des œuvres, des traditions, des personnages célèbres de l'Histoire, des polémiques, des faits divers, des publicités célèbres, des marques, et j'en passe, je pense que vous avez compris le principe. Le but du jeu est donc de trouver le plus de références possible, certaines seront évidentes à trouver, et d'autres moins. En effet, ces dernières peuvent se trouver à l'état brut, ou bien être légèrement modifiées pour correspondre à la situation Rôle Play. Nous allons fonctionner par saison de 5 parties, ainsi dès que vous trouvez une référence correcte, vous gagnez un certain nombre de points (en fonction de la difficulté de la référence à trouver), et à la fin de la saison, nous rédigeons un classement afin d'attribuer des récompenses aux plus méritants. Voici le règlement qui s'accompagne avec L'Œil de Qlin : 11 : Les réponses contenant la liste des références que vous avez trouvé est à adresser par MP à Sibelius Rwann sur JoL, et Sibyllin sur le Forum Officiel. 12 : Un seul message par personne par partie est autorisé. 13 : Les réponses devront être le plus complètes possible, ainsi dans le cas où il s'agit d'une citation, il faut trouver l'auteur et le nom du livre dont elle est issue par exemple. 14 : Une partie dure précisément 24 heures à compter de la date d'émission du texte. 15 : La date de début de partie vous sera annoncée quelques jours auparavant afin que vous puissiez vous préparer. 21 : Les références sont classées sur trois niveaux, facile (1pt) moyenne (2pt) difficile (5pts). 22 : Les personnes qui répondront dans les deux premières heures auront 6pts bonus, puis 5pts pour la tranche d'après, etc... jusqu'à arriver à un malus de 5 points pour les deux dernières heures comme l'explique cette frise-exemple : 23 : Une saison n'est pas définie dans le temps, elle comprend 5 parties pouvant être plus ou moins longues. 24 : La récompense finale sera annoncée en début de saison, elle sera partagée entre le 1er (60%), le 2e (30%), et le 3e (10%) ainsi, si la récompense est de 50M, le 1er recevra 30M, le 2e 15M, et le 3e 5M. En cas d'égalité, celui qui aura trouvé le plus de références difficiles (3pts) prendra la place convoitée. 25 : Si d'éventuels donateurs viennent enrichir cette cagnotte, elle sera ré-actualisée, et les noms des généreux donateurs seront bien évidemment mentionnés, sauf s'ils ne le souhaitent pas. 26 : La récompense est à venir chercher sur le serveur Rykke-Errel, néanmoins si vous êtes étrangers, n'oubliez pas que vous pourrez toujours convertir cette récompense en ogrines via un personnage secondaire que vous créerez sur Rykke-Errel. - Citation :
— Monsieur, vous êtes tout de même accusé de proliférer des mensonges sur des vérités absolues. La Cour doit statuer le plus tôt possible sur votre cas. — Mais puisque je vous dit que les omoplates ne sont pas plates mais rondes ! — Il suffit ! Ne voyez-vous pas que le comité des Srams est suffisamment tourmenté comme cela pour recevoir vos inepties. — Mais monsieur le juge, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, c'est une vertèbre, c'est une clavicule, que dis-je, c'est un fémur qu'il faudrait mettre au cul de ce comité pour qu'il ouvre les yeux ! — Vous avez dépassé les bornes monsieur Arthur Ansonne ! Garde, qu'on le pende haut et court ! J'ai à faire maintenant, puis-je ? — Oui vous pouvez... Je l'aurais un jour, je l'aurais ! Garde, si vous devez me pendre, pouvez-vous me dire au moins quel jour ? — Vous serez pendu la semaine prochaine, mais vous ne saurez quel jour que la veille. — Voici donc ma fin...
Vous en avez trouvé ? Précisément 6 références se sont glissées dans ce texte, les voici en gras : - Citation :
— Monsieur, vous êtes tout de même accusé de proliférer des mensonges sur des vérités absolues. La Cour doit statuer le plus tôt possible sur votre cas. — Mais puisque je vous dit que les omoplates ne sont pas plates mais rondes ! (confrontation entre Galilée qui pensait que la terre tournait autour du soleil et l'Église qui pensait que le soleil tournait autour de la terre) — Il suffit ! Ne voyez-vous pas que le comité des Srams est suffisamment tourmenté comme cela pour recevoir vos inepties. — Mais monsieur le juge, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, c'est une vertèbre, c'est une clavicule, que dis-je, c'est un fémur (énumération célèbre de Cyrano de Bergerac : c'est un pic, c'est un cap, que dis-je c'est une péninsule !) qu'il faudrait mettre au cul de ce comité pour qu'il ouvre les yeux ! — Vous avez dépassé les bornes monsieur Arthur Ansonne (le producteur de la série Bones s'appelle Hart Anson) ! Garde, qu'on le pende haut et court (western des années 60 avec Clint Eastwood)! J'ai à faire maintenant, puis-je ? — Oui vous pouvez... Je l'aurais un jour, je l'aurais ! (pub de la maaf) Garde, si vous devez me pendre, pouvez-vous me dire au moins quel jour ? — Vous serez pendu la semaine prochaine, mais vous ne saurez quel jour que la veille. (paradoxe du pendu) — Voici donc ma fin... Comme vous le voyez, les références tentent de cibler un peu tous les domaines (même si certaines sont particulièrement ardues dans cet exemple). Quoiqu'il en soit, comme nous n'aimons pas parler pour ne rien dire chez la Compagnie des Zindes, nous allons vous proposer d'ores et déjà la première saison de l'œil de Qlin : Les sujets officiels se trouvent ici sur JoL et ici sur le forum officiel. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser ici néanmoins. - Écrit I:
Rubikon était là, tenant fermement son épée entre ses doigts musclés. Sur celle-ci était gravée la mention « Celui qui écrit une fois et demie lit trois fois », il la fit tournoyer autour de son poignet puis un autre Iop vînt l'accoster : — Hey Jude ! Comment ça va ?— Bien bien ! Alors, prêt à découdre du gobelin ?— Pour sûr l'ami, allons donc voir Roncha, le gardien de l'antre. Les deux lurons s'approchèrent de la grotte et rencontrèrent un vieil homme s'appuyant un bâton sûrement aussi vieux que lui. — Qu'est-ce que vous voulez les têtes de pois...— Heu...— Heu... on voudrait entrer dans l'antre des Gobelins, c'est possible ?— Vous faut une clef les gars, pas de clef, pas d'antre.Jude se concentra, posant ses deux mains contre ses tempes en fermant les yeux, et déclara avec une voix fébrile : — Vous n'avez pas besoin de clef... vous allez nous laisser passer... — Non mais... vous savez j'aime l'odeur du crétin le matin, sauf que là on est le soir... vous commencez un peu à me casser les roustons.— Bon allez Jude, on n’a pas de clef, mais on n’a pas fait tout ce chemin pour rien !
Les deux Iops s'avancèrent à grandes enjambées en direction du gardien, ce dernier se leva brusquement, agitant son bâton en l'air et venant le planter à ses pieds : — Vous ne passerezzzzzz paaaaas !Le bâton se brisa en deux, et l'homme tomba à terre, probablement sous l'effet de rhumatismes. Rubikon et Jude s'esclaffèrent. Laissant le pauvre homme à son destin, ils entrèrent dans le donjon. Après quelques mètres : — T'as entendu ça Jude ? — Ouais... et ça sent pas bon, sûrement des gobelins. — Logique vu qu'on est dans leur antre...Une créature poilue sortit de nulle part et beugla : — Attrapez-les tous ! Il nous les faut vivants !D'autres bestioles surgirent de l'ombre, mais nos deux compagnons n'eurent pas de mal à les débouter, et ce fut une réelle danse macabre de voir les pauvres créatures se faire décapiter sans pitié. Après l'escarmouche, Rubikon se mit à essuyer son épée avec sa cape. — Mais qu'est-ce que tu fais Rubikon ? — Ben j'enlève le sang de gobelin de mon épée, ça se voit pas ? — Si... mais pourquoi ? — Le sang fait rouiller nos lames abruti... Tu vois moi je pense donc j'essuie.Après quelques autres combats similaires, les deux compères arrivèrent dans la salle du prétendu roi des gobelins. Ce dernier fou de rage lança une boule de feu sur Rubikon. — Attention Rubikon, le sort en est jeté ! s'inquiéta Jude. Il esquiva à temps, mais le roi des gobelins, le méphistophélique Rolor Topand, balaya les deux Iops de son bâton et déclara : — Mouhahaha j’entends tellement parler de moi que je meurs d'envie de me connaître...
Profitant du moment narcissique du gobelin, Jude se saisit de son épée et vint pourfendre la bête dans le gras du bide, laissant ses entrailles morbides se déverser sur le parterre de la salle. — On l'a eu Rubikon ! — Bien joué Jude, mais où est notre demoiselle ? Un petit personnage apeuré sortit de l'ombre et vint voir les deux aventuriers : — Désolé, mais... votre princesse se trouve dans un autre donjon...
- Écrit II:
Sur les flancs de ces monts abrupts et escarpés Sous les douces neiges brutes mais immaculées Néssounne dormait, le nanti que trop oppressé Par tous ces vaux, ces cols, et ces terres déboisées Dans l'antre du roi de la montagne tonnait, piaillait Le dernier gélikan d'un vent qui ne tournait Que pour susurrer aux frêles oreilles de ces Meaux et Bius, que leur ruban irait en forêt En forêt parcourir les sylves étendues Suivre le wabbit blanc quelque peu hurluberlu Qui vous donnera le vertige haut de la vue D'une taverne se rapprochant d'un trop bu Certains s'y rendent par le radeau du kralamour D'autres usent les souliers de leurs lointains amours Tous cherchent les providences de cette chère razade Mais gare au gorille ! Et bienvenue à la Gatakade !
- Écrit III:
- Écrit IV:
La vie, qui m'a fait naître auprès d'un producteur d'artichauts à tige blanche, fut plus que clémente en laissant mon chemin, qui se trouvait mal embarqué, croiser le vôtre. Parfois rude, cette vie me contraignit à accepter un duel avec mon beau fils : alors qu'il tient fébrilement son pistolet, je préfère tirer dans le vide, mais au lieu d'abandonner, il me tire en pleine jambe et la cloche chut sur ce pauvre gosse... De l'amour que je vous porte, j'en fais la passion natale de mon émoi, pour que pieux je demeure. Mais ma joie, réellement profonde et sincère, invite, à tord, à penser que je ne suis plus qu'un badin insoucieux. Votre dernière visite me remémore la pioute rebelle que vous fûtes, et surtout la fleur que votre père m'avait confiée, en gage de confiance. Si à la lecture de ces mots je ne vous ai point conquise, rappelez-vous, c'est la chose que l'on possède qui finit par nous posséder, alors laissez-moi vous rejoindre et m'offrir à vous sur les belles alluvions de ce cour bleu, Kawaii. Sable
- Écrit V:
Je me retrouvais là, dans cette pièce molletonnée et chaleureuse. Pas assez si l'on considère ce qu'elle aurait vraiment dû être. J'étais seul, il y avait un fauteuil et une grande bibliothèque accoudée au mur, mais aucun livre. Enfin seul, pas vraiment seul, puisqu'un cadavre était allongé au centre de la pièce. Aussi le déplaçais-je dans un coin pour ne plus avoir à supporter son regard livide. Étais-je donc condamné à rester ici à me languir de mon sort pendant toute une éternité ? Bien que ce fusse contraignant je me doutais que je dusse subir autres châtiments pour mes pêchés. Au bout de quelques heures, selon l'horloge en face de la cheminée, la poignée de l'unique porte d'entrée se tourna et une femme s'introduisit dans la pièce. C'était elle. J'aurai pu reconnaître les effluves émanant de sa chevelure rousse parmi des milliers d'autres, elle était unique. Dans ma concoction elle était la pièce maîtresse, la dernière, celle qui finalise une œuvre parfaite. Par la grâce des Dieux elle ne m'avait pas vu le jour où je l'ai récolté sa fragrance. — Étrange qu'elle arrive après moi puisqu'elle est morte avant moi, me dis-je. — Bonsoir, ou... bonjour, enfin, je suppose que cela n'a plus d'importance maintenant, lâcha-t-elle avec un certain désespoir blasé. — Salutations, répondis-je en soulevant mon chapeau. — Cela fait combien de temps que vous êtes là ? — Quelques heures tout au plus. — D'autres personnes ? — Uniquement moi, et vous dorénavant. Elle se dénuda discrètement son avant bras afin d'y lire quelque chose. On eut dit que quelque chose y était tatoué. — Vous savez pourquoi vous êtes ici ? — Je crois que nous le sommes tous pour les mêmes raisons, renvoyais-je pragmatiquement. — Je ne me rappelle rien sur ma mort, on me frappa dans le dos, sans que je ne pusse réagir ou me défendre. Je ne le savais que trop bien, étant son propre meurtrier, même si ce terme était un peu vulgaire si l'on regarde de loin à quoi servait son sacrifice. Elle alla s'asseoir dans un sofa en face du mien. Quelques minutes s'écoulèrent et elle se délia la langue : — Où sommes-nous ? — Aussi étrange que cela puisse paraître il semble que nous soyons là où les âmes damnées se retrouvent après avoir quitté leur existence emplie de vices. — Cela fait longtemps que vous êtes là ? Je la regardais dubitatif, elle n'avait pas l'air de plaisanter. Après une petite inspiration, je lui répondis : — Quelques heures tout au plus. — D'autres personnes ? — Non... Elle m'intriguait et me dérangeait à la fois. Le fait que ce soit ma propre victime ne me dérangea pas les premiers instants, mais je sentais un poids de plus en plus lourd se former dans ma cage thoracique. Et cette perte de mémoire me mettait mal à l'aise, comme si l'on vous mettait face à un infirme devant marcher sur une corde tendue en l'air. — Vous semblez perdre la mémoire Madame. — Je... elle se redénuda son avant bras, et cette fois je put entreapercevoir des signes, des mots tatoués en total désordre sur sa peau blanche. J'oublie tout ce qu'il se passe dans les 10 ou 15 minutes, cela fait déjà quelques temps que je suis comme ça... enfin avec cette maladie tout est relatif, peut-être que je suis ici à vous parler depuis 10 minutes ou bien depuis des heures. Très troublant. Étrange que je ne l'ai pas remarqué plus tôt lors de sa mort. Peut-être que... je suis en train de subir la même chose, alors tout ceci n'aurait déjà plus aucun sens. J'essayai alors de me souvenir de quelque chose, comment avais-je atterri ici ? Rien j'avais beau me masser les tempes, rien ne me revenait, on dirait que j'avais toujours vécu dans cette pièce, et que cette femme avait toujours existé, pourtant je savais que je l'avais tué, je savais qu'elle avait crié lorsque cette nuit là je l'ai assommée. Je savais qu'elle me prenait pour un lâche et que malgré la récompense de sa mort j'avais causé bien des souffrances. Un rire gras se fit entendre dans le fond de la pièce, une personne se leva tout en continuant son rire glauque et s'approcha de la porte. — Vous en avez pour longtemps, profitez-en ! Lâcha-t-il avant de s'éclipser par la porte. Je me précipitai pour aller l'ouvrir et sortir d'ici mais... c'était trop tard, mon destin scellé ici et maintenant, pour toujours. J'avais compris ; j'avais compris pourquoi ici et malgré les apparences.
|
|