23 Octolliard 644 : Étonnamment, c'est tout une troupe d'aventuriers qui se présenta aux quartier de Lhambbada afin de venir en aide au vaillant petit Pitufo, et pas uniquement les quelques membres de la Compagnie des Zindes. Celui-ci en profita pour nous compter sa triste histoire, la manière dont ses pairs se sont fait exterminés par une armée de Crâs serviles sans pitié ou le moindre état d'âme. Il nous fit également part d'un fait plus singulier, il semblerait que des bandits soient derrière le coup ; car ces pauvres disciples Crâs, il faut bien quelqu'un pour en tirer les ficelles...
Nous étions dans un jour de bonté, puisque Tsanas, un Zinde tout frais, connaissait l'emplacement d'un campement de bandit à l'orée de la forêt d'Astrub. Il nous y conduisit dans la plus grande vigilance. Sur place, quelques disciples Sram se proposèrent d'aller inspecter les lieux en prévision d'une attaque frontale. Ils y découvrirent une dizaine de bandits, en train de faire griller les restes des compagnons du pauvre Pitufo. Ç'en était trop ! Atteint par une vague vengeresse, le nain et le reste des troupes foncèrent sur le campement, tuant et détruisant les bandits qui étaient sagement affairés à tourner la broche macabre au-dessus du feu.
Toutefois, on n'en épargna un. Un seul pour qu'il puisse nous révéler davantage d'informations à propros de leur organisation, et de son dessein. Sous la menace de l'immolation, le fier bandit perdit de sa contenance, et nous avoua tout ce qu'il savait. Leur groupe était dirigé par la terrible Frakacia. Mais lui ne savait pas ni comment, ni pourquoi l'on asservissait des Crâs pour tuer des nains. Il était juste content de pouvoir en manger, à l'occasion. En outre, il nous révéla que Frakacia avait beaucoup de chances de se trouver avec Archer, un bandit de haute couture, à l'atelier des bûcherons.
Sur place, nous trouvâmes effectivement un bougre qui avait la tête de l'emploi. Même s'il n'avoua pas de suite sa fonction, sous le coup de menaces aussi diverses que variées, il cracha le morceau. C'était bien Archer, mais il n'était pas prêt de se laisser interroger comme ça. Nous provoquant en escarmouche, le gredin usa de sorcellerie ! Et quelle fut notre surprise en voyant certains de nos compagnons se retourner contre nous... Archer jubilait de fourberie. Néanmoins, un bon cou sur le crâne eu raison de lui et de ses maléfices. Nous étions tirés d'affaire.
En sortant à l'air libre, Frakacia se trouvait là, devant nous. Bien évidemment, on voulu la saisir. Mais l'aigrefine disparu avec son Archer titubant sous un nuage de mystère. Les bandits et leurs bombes... Par ailleurs, on put entendre avant qu'elle ne parte complètement, qu'elle comptait rentrer au repaire. L'idée fit tilt parmi nos compagnons. Il fallait chercher où ces brigands pouvaient bien se cacher. Une disciple Sram argua en premier lieu un endroit glauque qu'elle connaissait un peu plus au Nord-Ouest de la forêt.
Arrivé dans d'étranges catacombes, nous ne trouvâmes que d'infâmes chafers à nous mettre sous la dent. Pas la moindre trace de bandits malfamés dans le coin. Alors, une steameuse un peu timide proposa l'église abandonnée au Nord d'Astrub. L'idée n'était pas sotte, et c'est l'unique piste que nous avions à présent.
Après inspection de ladite église, nous trouvâmes une trappe cachée dans le dallage, qui nous conduit directement à une rivière souterraine sur laquelle Frakacia s'apprêtait à prendre une barque ! Et la bougresse n'était pas seule cette fois, puisque trois quatre sbires lui assuraient les arrières. Bien organisés, nous fonçâmes dans le tas, et un groupe pris à parti deux simples bandits, tandis que le reste se concentra sur la « maîtresse ». Le combat ne fut pas si aisé que cela ! Cependant, nous parvinrent à venir à bout des indécrottables.
Retranchées dans ses derniers retranchements, la vipère de Frakacia nous révéla avoir de bien sombres desseins pour le monde des Douze... Associée avec l'homme-ours, ils enchantaient des arcs qu'ils distribuaient ensuite aux jeunes Crâs crédules des environs — et Dieu sait qu'il y en a dans les environs — lesquels constituaient maintenant une petite armée. Le piètre peuple de Pitufo n'était qu'un entraînement. Cette cause était d'ailleurs bien plus grande, bien plus... théâtrale ?
La gredine disparu une énième fois sous son tapis de bombes aveuglantes.
Affaire à suivre.